Un duo brosse-racleur pour des bétons rainurés « nickel »
On peut parier que d’ici peu, les vendeurs de racleurs proposeront en option une solution comme celle imaginée par Vermot Rainurage. Elle apporte une réponse concrète et très abordable pour en finir avec ces rainures qui restent pleines de lisier.
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Coupler une brosse à un racleur pour évacuer le lisier qui stagne sur un béton rainuré, l’idée n’est pas vraiment nouveau. Ici ou là, des éleveurs « Géo Trouvetout » (lire L’Éleveur laitier d’octobre 2014) y avaient pensé. Restait à trouver un dispositif qui résolve deux problèmes majeurs : avoir un système de réglage simple pour descendre la brosse au fur et à mesure de l’usure des poils, mettre au point un principe de fixation et de réglage sans pièces proéminentes pour ne pas blesser un animal qui glisserait dessus. S’y ajoutait un détail qui n’en est pas un : trouver des poils assez résistants pour ne pas devoir régler la hauteur de la brosse tous les quinze jours et la changer au bout de six mois…
Kit pour tous les racleurs de 50 cm jusqu’à 5 m de large
C’est un spécialiste du rainurage des bétons, Denis Vermot, ancien éleveur à la tête de la société Vermot Rainurage, qui a trouvé la solution… Une façon pour lui de répondre à cette critique qui gonfle à propos de ces rainures lesquelles, à défaut de suffisamment de paille utilisée dans les logettes, ne sont jamais bien nettoyées de leur lisier. Elles sont alors non seulement une source d’humidité néfaste aux onglons, mais aussi un réservoir de germes en lien avec la plaie des troupeaux en zéro pâturage : la dermatite digitée.
Le Bross’Kit proposé par Vermot Rainurage est prévu pour s’adapter sur tous les racleurs du marché de 50 cm à 5 m de large. Il se présente sous la forme d’une glissière galvanisée de 8 cm de large, où se glisse le corps d’un balai. Ce dernier, en polyéthylène haute dureté, accueille dix poils par bouquet, à raison de huit bouquets en quinconce sur la largeur, avec un entraxe de 12 mm. Cela pour une densité de poils 3 à 4 fois supérieure à un classique balai de cantonnier. Ces poils, au départ 100 mm, ne sont pas en PVC mais en nylon, gage d’une moindre usure.
Témoin, le Gaec des Carrons, à Orve (Doubs), où Denis Vermot teste confidentiellement depuis huit mois différentes qualités et densités de poils et peaufine la façon de régler simplement la hauteur du balai. Un dépôt de brevet est d’ailleurs en cours. Ici, le racleur (deux éléments fixes prolongés par des volets) fonctionne à raison de douze fois par jour dans un couloir de 110 m de long entre la table d’alimentation et des logettes sur tapis avec un peu de paille broyée. Depuis que les brosses y sont installées, elles ont parcouru 316 km (le double pour celles des volets qui ne se relèvent pas au retour). Résultat mesuré par Raphaël Gauthier, l’un des associés du Gaec : une usure de 13 mm sur les poils en nylon de qualité basique équipant l’un des deux éléments fixes. Soit 1,6 mm par mois.
Poils en nylon : une usure minime
L’usure a été plus importante sur les deux volets avec une brosse en poils PVC. Logique puisqu’ils étaient de moindre qualité et qu’ils frottaient le sol au retour du racleur. Pour autant, en huit mois et 632 km parcourus, ils ne sont usés que sur 20 mm sur les 100 mm de départ.
Sur la brosse en poils de nylon haute qualité installée seulement depuis août (celle du Bross’Kit), l’usure a été minime : à peine plus de 1 mm/mois. Certes, elle sera plus forte cet hiver avec 60 génisses en plus menées en prolongement des laitières. Raphaël s’attend aussi à ce qu’elle soit plus rapide au fil du temps, le poil perdant en souplesse en raccourcissant. Pour autant, il reste serein : les balais devraient rester en place deux ans… De quoi laisser de la marge à ceux dont le racleur ne passe pas douze fois par jour.
Jean-Michel VocoretPour accéder à l'ensembles nos offres :